Billet d'humeur : Quels salons ! et vive le e-commerce !

J'aurais mis du temps à ressortir mon clavier et c'est encore les pseudo-salons de la Hifi qui m'y poussent. Ce n'est pas une fixette mais j'enrage d'assister, impuissant, à la décrépitude totale de la vitrine - ou plutôt des vitrines puisqu'il y en a plusieurs - de notre métier.

Cet automne, nous avons encore eu droit à 2 salons distincts, organisés par les deux mêmes frères ennemis, avec toujours le même décalage entre les attentes des gens qui ont un projet d’équipement et l’offre présentée. Je ne me renouvelle pas (Cf. mes billets d’humeur de 2008 et 2009, tiens, je me suis abstenu en 2010…) mais je n’y peux rien si chaque année est pire que la précédente. C’est proprement affligeant.

La nouveauté de cette année, c’est un mail envoyé par le premier organisateur, reçu juste le lendemain de la fin du deuxième salon et vantant les chiffres de fréquentation de son salon à lui (vous suivez ?), du site internet du salon et le faramineux retour sur investissement dudit salon. Ca serait vraiment drôle si ce n’était si pitoyable, jugez plutôt :

* Ce mail annonce fièrement 8.097 visiteurs sur le salon… connaissez-vous un seul salon qui accueille aussi peu de visiteurs ? Il n’y a vraiment pas de quoi être fier. D’après le site de la Fédération des Foires, Salons, Congrès et Evénements de France, les 259 manifestations qui ont eu lieu en 2010 ont accueilli en moyenne près de 29.000 visiteurs chacune…

* Ensuite, le mail annonce 14.464 visiteurs et 44.693 pages vues sur le site internet du salon en 3 mois. Quelle visibilité sur le net ! Sans vouloir être désagréable, cela représente respectivement 2 semaines et 3 jours de fréquentation de notre modeste site de magasin de quartier…

* Enfin, l’on nous prend réellement pour des imbéciles. Pour justifier le coût d’un stand de 20 m2 dans ce prestigieux Salon International (je cite en essayant de ne pas éclater de rire : « qualification obtenue auprès du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et des Finances, compte tenu de son quota de fréquentation étrangère »), l’on nous explique que le coût d’un visiteur est de 0,21 € (nombre de visiteur total divisé par le coût d’un stand de 20 m2) car il est bien évident que chaque visiteur de ce salon en a consciencieusement exploré le moindre mètre carré de chaque stand…

Et dire que, des deux salons, celui-ci était le plus important. Cela laisse rêveur.

Côté activité, CTA continue d’aller bien, merci. Cette année ne verra pas tous les compteurs exploser mais il serait malvenu de se plaindre, compte tenu de la morosité ambiante en général et de notre secteur d’activité en particulier.

Je suis, en revanche, effaré par la guerre des prix pratiquée par les sites de vente en ligne. Il nous arrive de plus en plus souvent de recevoir des clients pour une écoute, de les conseiller et de les accompagner pour leur trouver le système le plus adapté à leur problématique et à leur goût et de les voir partir « pour réfléchir » et ne jamais les revoir. Ce sont des clients très malins, qui viennent chercher le conseil d’une enseigne physique où il est possible d’écouter et comparer différents produits, qui arrivent à un choix qui leur correspond vraiment et puis qui vont chercher le meilleur prix ailleurs, sur internet. C’est très malin d’obtenir le meilleur du conseil et le meilleur prix, non ? Ils achètent à des sociétés qui ont des locaux dans des zones franches, qui payent un loyer dérisoire, qui ne payent pas de taxe professionnelle, qui emploient des opérateurs téléphoniques et des personnes chargées du conditionnement et des expéditions sous-payées tout en étant exonérés de charges sociales. Ces sociétés ont alors beau jeu de pratiquer des prix de dumping et travailler à marge minimum lorsque cela ne leur prend pas plus de quelques minutes pour vous envoyer une offre « fracassée » par mail et traiter votre commande en back-office.

Juste une petite question en passant : à force d’encourager ce type de canaux de distribution pour gagner quelques euros, lorsque tous les magasins physiques auront disparus et qu’il n’y aura plus que des sites de vente en ligne, auprès de qui viendront-ils chercher du conseil et écouter pour comparer des produits la prochaine fois ? Oups !

Sinon, la rentrée est relativement calme côté nouveautés produits : une nouvelle gamme Kef qui a beaucoup de retard, un petit dac nouveau chez Cambridge, un moyen dac nouveau chez Atoll, un gros dac nouveau chez Icos, un lecteur réseau chez Naim, une bibliothèque haut de gamme chez PEL et c’est à peu près tout pour le moment…

A bientôt,

Guillaume